Soutien des stocks – repeuplement

Un repeuplement en saumon atlantique sur le gave de Pau dans le cadre d’un programme de restauration.

Alevinage en saumon atlantique

Le soutien par alevinage du bassin de l’Adour a débuté dès 1970 (plusieurs milliers de juvéniles déversés). Il n’a réellement pris de l’ampleur qu’en 1979, lorsque la baisse des captures par pêche – débutée à la fin de la décennie précédente – a persisté. Le nombre de juvéniles produits annuellement a alors dépassé la centaine de milliers.

La population de saumons du bassin de l’Adour réagit plutôt positivement au programme de restauration, en particulier du fait de l’amélioration de la libre circulation. Les secteurs rouverts disposent en effet d’une excellente capacité d’accueil en juvéniles, d’autant plus que la fonctionnalité des zones restées historiquement accessibles n’a cessé de se dégrader durant les 25 dernières années. Seul le gave de Pau présente encore des difficultés majeures d’accès aux zones de bonne qualité pour la reproduction.
Le bassin du gave de Pau, en phase active de restauration de la continuité écologique, est actuellement le seul constituant du bassin de l’Adour concerné par l’effort d’alevinage. Les populations de saumons fréquentant les bassins de la Nive et du gave d’Oloron ont un statut autonome, bien qu’elles fassent toujours l’objet d’une surveillance du fait d’un état jugé inquiétant.
Un contrôle quantitatif et qualitatif de la production de juvéniles est réalisé systématiquement par les agents de l’AFB.
L’analyse de l’impact du programme sur la population de saumons est réalisée dans le cadre d’autres missions : Contrôle des juvéniles d’automne pour l’aspect « implantation en rivière » et Stations de contrôle pour l’aspect « retour de géniteurs ». L’impact du repeuplement reste fort à ce jour : au-delà de l’effet global de compensation de l’activité de pêche durant la phase de restauration, l’alevinage reste indispensable pour renforcer la reconquête du bassin du gave de Pau.

La stratégie d’alevinage est définie au sein d’un groupe technique spécifique du COGEPOMI puis validée en séance plénière.
La totalité des oeufs utilisés pour le repeuplement en saumons est issue d’un stock de géniteurs de souche « Adour » de première génération (issus exclusivement de géniteurs sauvages) enfermés à la pisciculture de Cauterets. Six structures sont impliquées dans l’élevage des juvéniles : les écloseries de Médous, de Beaudéan, d’Arcizans, de Sassis, ainsi que les pisciculture de Cauterets et d’Argelès.
Les objectifs de « production » ces dernières années sont d’environ 500 000 alevins avec une répartition dans une proportion à peu près égale entre les stades « précoce » et « estival » (300 000 / 200 000).
Les déversements sont réalisés à l’aide de poches pour le stade « précoces » (à pied ou en raft) et en cuve pour le stade « estival ».

La stratégie développée sur le gave de Pau, en adéquation avec les mesures du PLAGEPOMI Adour, avait été anticipée dès 2004 sur avis du groupe technique « Alevinage », pour tenir compte des objectifs de restauration de la libre circulation. Le succès de ce programme est directement lié à l’amélioration effective des conditions de circulation sur les parties aval et intermédiaire. L’objectif de restauration n’est envisageable que si un nombre suffisant de géniteurs parvient à atteindre les zones de reproduction situées dans le département des Hautes-Pyrénées. Compte tenu des spécificités du Gave de Pau, l’atteinte de cet objectif nécessite d’avoir recours à l’alevinage, qui permet par la même occasion de rentabiliser à très court terme les investissements réalisés, voire d’en vérifier l’efficacité.
Plusieurs éléments (augmentation progressive des stocks de géniteurs comptabilisés à Artix (barre symbolique des 1 000 individus franchie depuis 2017), étude sur les otolites du saumon de l’Adour) montrent des signes encourageants quant à l’efficacité du plan de restauration mis en œuvre sur le gave de Pau.