Le Saumon dans le Bassin du Gave de Pau : les dernières informations

9 Mar, 2022Actualités

Plan de restauration, suite et fin

Le Saumon, autrefois très abondant sur le Gave de Pau, a complétement disparu au XXème siècle suite à la construction de grands barrages infranchissables sur cet axe. Un plan de restauration de l’espèce a été mis en œuvre à partir des années 1990. Il repose sur 2 piliers principaux : rétablir la continuité écologique (cause majeure de la disparition) et réintroduire une nouvelle population par des opérations de repeuplement. Après plus de deux décennies d’efforts en ce sens, de nombreux éléments semblent désormais indiquer que ce processus est sur la voie du succès : la population augmente progressivement et la barre symbolique des 1 000 géniteurs de retour a été atteinte et dépassée plusieurs années consécutivement, certains individus viennent se reproduire jusqu’au pied du barrage du Lac des Gaves à Argelès dans les Hautes-Pyrénées, des juvéniles sauvages issus de reproduction naturelle sont détectés dans de nombreux secteurs, quelques affluents commencent à être colonisés naturellement (Nèez 64, Génie Longue), etc. Cette réussite qui se dessine apparaît exceptionnelle puisque les exemples de plans de restauration du Saumon atlantique menés avec succès en Europe ou dans le Monde sont plus que rares !

Les opérations d’alevinage pratiquées ici n’ayant pas vocation à soutenir indéfiniment un stock « artificiel », le Groupe Alevinage, sur ce constat de succès en cours, a choisi de programmer la fin des repeuplements pour l’année 2027 de manière à laisser ensuite libre cours à la mise en place d’un cycle entièrement naturel. Le plan d’alevinage évolue donc une nouvelle fois et entre dans une dernière étape destinée à préparer l’avenir de l’espèce après cette échéance. Les objectifs de ce nouveau plan d’alevinage sont les suivants : continuer de produire des géniteurs de retour, réduire la compétition entre alevins sauvages et déversés, quantifier la reproduction naturelle, attirer les géniteurs vers l’amont et enclencher une dynamique dans les derniers secteurs à coloniser. Pour atteindre ces objectifs, les quantités d’alevins déversés resteront les mêmes (500 000) mais leur composition évoluera un peu (de 300 000 précoces et 200 000 estivaux à 400 000 précoces et 100 000 estivaux) et surtout les secteurs de déversements seront modifiés. Certaines zones seront ainsi rendues à leur fonctionnement naturel qui sera suivi de près (le Gave de Pau sur un long parcours d’Argelès à Nay et l’Ouzom en aval d’Arthez-d’Asson) alors que de nouveaux secteurs seront explorés sur l’amont du Gave de Pau (amont d’Argelès) et sur certains affluents déjà colonisés en partie ou colonisables à court ou moyen terme, parfois en lien avec des projets de rétablissement de la continuité écologique (Nèez 64, Ouzom, Nès 65, Gave d’Azun, Gave de Cauterets et Gave de Gavarnie).

 

Le pêcheur et le tacon

Le jeune Saumon, appelé tacon ou tocan dans le bassin de l’Adour, effectue la première partie de sa vie en rivière. Une très grande partie d’entre eux (plus de 80 %) partira vers l’Océan au bout d’un an seulement. Quelques-uns resteront en rivière une 2ème année (voire une 3ème pour certains individus) et atteindront une taille suffisante pour être capturés à la ligne. Qu’ils soient d’origine sauvage ou issus d’alevinage, ces poissons sont peu méfiants et en activité quasi-permanente ce qui les rend beaucoup plus facilement capturables que les truites. C’est la raison pour laquelle les pêcheurs peuvent parfois avoir l’impression qu’ils sont très nombreux, voire qu’ils « remplacent » les truites, ce qui est une fausse impression. Si vous êtes pêcheur de truite dans le Bassin du Gave de Pau, voilà la liste des cours d’eau dans lesquels vous êtes susceptibles de capturer des tacons, sauvages ou alevinés :

  • Le Gave de Pau sur tout son cours (et ses canaux)
  • Le Nèez 64 à l’aval de la centrale Bielher (Commune de Rébénacq)
  • L’Ouzom à l’aval du Village de Ferrières
  • La Génie Longue
  • Le Nès 65 à l’aval du Moulin de Saint-Créac
  • Le Gave d’Azun à l’aval de la centrale de Nouaux (Commune d’Arras-en-Lavedan)
  • Le Gave de Cauterets à l’aval de la prise d’eau de Calypso SHEM (Commune de Cauterets)
  • Le Gave de Gavarnie à l’aval du barrage du Pont de la Reine (Commune de Viscos)

Cette liste de cours d’eau n’est peut-être pas complètement exhaustive puisque des captures de tacons nous sont parfois signalées sur des affluents plus « improbables » comme le Soust ou la Génie Braque. La distinction entre la truite et le tocan n’est pas toujours évidente pour un pêcheur qui n’a pas l’habitude et nous vous recommandons d’être vigilants. Vous trouverez dans les mémentos des Fédération de pêche 64 et Fédération de pêche 65 des pages dédiées à ce sujet qui vous aideront. Nous vous rappelons aussi que dans la plupart de ces secteurs, vous êtes aussi susceptibles de rencontrer à certaines périodes de l’année de grands Saumons en route vers leurs lieux de reproduction à ne pas confondre avec de très grosses truites. Une partie des alevinages est programmée au printemps, entre mi-mars et mi-mai, à pied ou en canoë et nous vous prions par avance de bien vouloir nous excuser si nous vous dérangeons un peu pendant vos parties de pêche.

Bonne ouverture à tous!

 

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