Stations de contrôle : bilan intermédiaire 2023
C’est l’été ! La migration des Lamproies et des Aloses touche à sa fin pendant que les grands salmonidés (Saumon atlantique et Truite de mer) s’offrent une pause estivale en attendant les coups d’eau de l’automne pour reprendre leur progression vers l’amont. L’occasion pour nous de dresser un bilan intermédiaire provisoire des migrations observées au niveau des stations de contrôle.
Du mauvais…et du très mauvais
La plupart des espèces migratrices amphihalines affichent un bilan négatif en comparaison des effectifs historiques à la même date. Pour la Lamproie marine avec des résultats quasiment définitifs, les effectifs restent très inférieurs aux bons niveaux d’abondances passés (2010 à 2012 notamment) et à la moyenne des observations. Ils sont à nouveau en forte diminution en comparaison du léger « rebond » observé l’année précédente sur certains axes et atteignent même des valeurs particulièrement faibles sur le Gave de Pau.
Du côté du Saumon, les effectifs sont partout assez largement inférieurs à la moyenne à la même date. Ils sont même inférieurs au minimum enregistré à Castetarbe sur le Gave de Pau. Ces mauvais résultats intermédiaires traduisent une faible « cohorte » de PHM (gros saumons de Plusieurs Hivers de Mer) qui n’était pas attendue initialement compte tenu du recrutement « moyen » en juvéniles de l’automne 2020 (poissons de 1 Hiver de Rivière et 2 Hivers de Mer désormais) mais constitue la suite logique de la mauvaise « cohorte » de 1HM (petits saumons de 1 Hiver de Mer ou castillons) constatée l’année dernière. Généralisés sur l’ensemble des cours d’eau français (et au-delà ?), ces résultats décevants pourraient être liés à de mauvaises survies en mer. En espérant que de nombreux castillons (issus pour la plupart du recrutement 2021, « moyen » lui-aussi) viennent améliorer ce bilan dans les prochaines semaines et apporter une touche d’espoir pour les migrations futures.
Enfin, la « palme » de la médiocrité revient à la Truite de mer dont les effectifs sont, pour l’instant, partout inférieurs aux moyennes mais aussi aux minimas à la même date.
Une note positive pour la grande Alose sur le Gave d’Oloron et le Saison
La seule note positive de ce premier bilan nous vient de la grande Alose dont les effectifs comptabilisés sur le Saison et surtout le Gave d’Oloron sont très largement supérieurs aux maximas enregistrés (plus de 2 000 aloses à Masseys contre 513 pour le précédent record). 17 individus ont même été observés à Loubière sur le Gave d’Ossau !
Certaines hypothèses peuvent être émises pour expliquer ces bons résultats…
La « vérité » étant peut-être une combinaison de plusieurs de ces hypothèses parmi lesquelles :
- Simplement une « bonne » année pour l’espèce (meilleure survie en mer ?)
- Les effets directs de certaines mesures de régulation de la pêche de cette espèce
- Un début de migration précoce (susceptible de favoriser l’échappement) et des conditions de migrations très favorables avec une eau en abondance pendant tout le printemps (facilitant notamment le franchissement de certains obstacles)
- Un effet de « vases communicants » entre le bassin du Gave d’Oloron / Saison et celui du Gave de Pau où les effectifs comptabilisés à Castetarbe sont au contraire assez faibles