Stations de contrôle : bilan intermédiaire 2024
L’étiage est là ! Les migrations des lamproies et des aloses touchent à leurs fins pendant que les salmonidés migrateurs effectuent une pause de quelques semaines en attendant les débits et températures plus favorables de l’automne. L’occasion pour nous de dresser un bilan intermédiaire des migrations 2024 qui s’avère une nouvelle fois très négatif…
Comme annoncé dans nos bilans précédents, la cohorte de géniteurs de Saumon atlantique de retour en 2024 s’avère « catastrophique » sur la totalité des rivières du bassin. Dans le détail, la très faible cohorte de castillons 2023 (inattendue initialement puisque majoritairement issue du recrutement « moyen » en juvéniles de l’automne 2021) se traduit logiquement cette année par de faibles retours de Plusieurs Hivers de Mer (PHM). De même, les castillons 2024 sont logiquement très peu nombreux compte tenu du très faible recrutement en juvéniles de l’automne 2022 et la reprise de migration automnale à venir ne suscite que très peu d’espoirs…
On dénombre ainsi :
- 460 Saumons au 28 Juillet à Masseys sur le Gave d’Oloron soit 2,3 fois moins que la moyenne à cette date (1 067) et 9 individus de moins que le minimum historique à cette date (469 en 2013)
- 115 Saumons au 25 Juillet à Charritte sur le Saison soit 2,2 fois moins que la moyenne à cette date (249) mais tout de même 47 individus de plus que le minimum historique à cette date (68 en 2021)
- 273 Saumons au 25 Juillet à Castetarbe sur le Gave de Pau soit 2,9 fois moins que la moyenne à cette date (792) et 5 individus de moins que le minimum historique à cette date établi l’année précédente (278) !
Après 2022 et 2023, il s’agit désormais de la troisième année consécutive de très faibles retours de castillons qui devrait en principe déboucher en 2025 sur une troisième année consécutive de faibles retours de PHM. Ces mauvais résultats enregistrés sur la durée d’un cycle de vie complet de l’espèce sont particulièrement inquiétants pour les prochaines années.
Le bilan est tout aussi négatif pour la Truite de mer dont les effectifs sont partout largement inférieurs aux minimas historiques précédents :
- 583 Truites de mer au 28 Juillet à Masseys sur le Gave d’Oloron soit 3,7 fois moins que la moyenne à cette date (2 162) et 2,0 fois moins que le minimum historique à cette date établi l’année précédente (1 172) !
- 149 Truites de mer au 25 Juillet à Charritte sur le Saison soit 2,0 fois moins que la moyenne à cette date (299) et 28 individus de moins que le minimum historique à cette date établi l’année précédente (177) !
- 45 Truites de mer au 25 Juillet à Castetarbe sur le Gave de Pau soit 4,1 fois moins que la moyenne à cette date (183) et 17 individus de moins que le minimum historique à cette date établi l’année précédente (62) !
Les très mauvais résultats observés pour cette espèce semblent nous indiquer que les causes d’origine marine inconnue qui affectent les populations de Saumon du bassin comme de tout l’Atlantique Nord impactent aussi très fortement la survie des Truites de mer (dont les zones géographiques de grossissement sont pourtant différentes).
Pour la Lamproie marine, avec des effectifs quasiment définitifs, le bilan est aussi très négatif avec des abondances très faibles sur la totalité des cours d’eau étudiés :
- 369 Lamproies marines à Masseys sur le Gave d’Oloron, très loin des records établis en 2012 (11 220 individus soit 30,4 fois moins) et de la moyenne des années précédentes (2 937 individus soit 8,0 fois moins) mais malgré tout légèrement supérieur au minimum historique (326 en 2021)
- 1 Lamproie marine seulement à Charritte sur le Saison soit 265 individus de moins que la moyenne (266) et 24 individus de moins que le minimum historique (25 en 2021) !
- 2 Lamproies marines seulement à Castetarbe sur le Gave de Pau soit 197 individus de moins que la moyenne (199) et 5 individus de moins que le minimum historique établi l’année précédente (7) !
A noter en complément que le suivi de la reproduction de l’espèce réalisé sur l’axe Adour ainsi que sur différents affluents (Midouze, Midour, Douze, Arros, Estrigon, Estampon, Bès, Luzou, Ludon, Retjons, Gouaneyre, Lèes et Larcis) n’a permis, pour la toute première fois, la découverte d’absolument aucun nid…
Comme l’année précédente, le seul point positif de ce bilan des migrations provient de la grande Alose dont les effectifs (quasiment définitifs) sont (à nouveau sur le Gave d’Oloron et le Saison mais pas sur le Gave de Pau) légèrement supérieurs à la moyenne des observations précédentes sans atteindre les records de 2023 toutefois :
- 616 Aloses à Masseys sur le Gave d’Oloron soit 252 individus de plus que la moyenne (364) mais 1 424 individus de moins en comparaison du record établi l’année précédente (2 040 le 28 Juillet 2023)
- 51 Aloses à Charritte sur le Saison soit 2 individus de plus que la moyenne (49) mais 135 individus de moins en comparaison du record établi l’année précédente (186 le 25 Juillet 2023)
- 1 176 Aloses à Castetarbe sur le Gave de Pau soit, à l’inverse, 332 individus de moins que la moyenne (1 508) mais 394 individus de plus que le minimum historique (782 le 25 Juillet 2022)